Ma lettre : Au revoir... Vous allez me manquer...

Dimanche, je rentre du week-end. Il allume son ordinateur, consulte son courrier. Il me regarde, cherche ses mots... Il m'apprend que vous n'êtes plus là... Les choses se bousculent dans ma tête. Mais comment peut-il savoir ? C'est une erreur, c'est évident ! Un instant plus tard, un second courrier qui raconte tout ce qui s'est passé ces derniers mois... Je lis, je commence à comprendre que tout ceci est bien réel... Entre tristesse et rage, je cherche partout une réponse et là, je tombe sur la rubrique nécrologique du journal local. Les larmes commencent à couler sans pouvoir s'arrêter... Je me rends compte de la situation. Je regarde mon ancien courrier et là, je vois un mail qui porte votre nom. Je l'ouvre et je me souviens. Vous deviez subir une intervention « mineure » en juillet, faire de la moto ces vacances... Ça ne devait pas être comme cela...

Lundi matin, je me réveille difficilement. Mon sommeil fut agité et perturbé par de nombreux cauchemars. Tout devient plus clair. Je me remémore ce qu'y est arrivé. Je pleure. Je décide d'aller acheter une carte... Mais rien ne me plait. C'est sombre. C'est triste. Au moment de payer, je réalise enfin. Je laisse mon ami payer. Je sors car les larmes coulent. Cette carte me ramène à la réalité et c'est trop dur.

On s'envoyait des mails et généralement, je ne savais jamais quoi écrire... Pourtant, maintenant que vous n'êtes plus là, j'aurai tellement de choses à vous raconter. La vie est parfois mal faite. On ne se rend pas compte de l'importance des gens jusqu'à ce qu'ils disparaissent... On prend alors conscience du rôle qu'a joué cette personne dans la vie des autres... Notamment dans la sienne et que quelque part, cette rencontre a guidé certains choix que j'ai pu faire dans ma vie.

Je me souviens d'un poème que vous m'aviez écrit il y a très longtemps : « Avec ton chewing-gum, tu fais des bulles mais tu n'es pas ridicule. Puisse toute la vie durant, garder ton sourire d'enfant et faire tes espiègleries qui égayent un peu ma vie ». Je crois que le sourire s'est momentanément effacé... Et je suis sure que si vous le pouviez... vous me donneriez un bon coup de pied aux fesses!

J'aurai aimé vous revoir dans d'autres circonstances... Mais les choses sont ainsi faites. Je crois que maintenant, et certainement plus qu'avant, certaines choses me rappelleront votre souvenir...

Les motos... Et oui! Tout ce que je sais... Enfin, je dirai les Quelques connaissances que j'ai dans ce domaine... C'est grâce à vous.

Les meringues... Je me souviens qu'à une époque je débarquais le mercredi après-midi et je vous ramenais des meringues... J'avoue que personnellement... je ne suis toujours pas conquise.

Les roses... je sais que vous les aimiez bien et que quelque fois, je vous en offrais...

Les maths... Vous m'avez montré que finalement... c'est pas si embêtant... Enfin... Maintenant en y repensant bien...

Le soleil... car chaque fois qu'il faisait beau, je me disais que vous deviez faire une balade à moto...

Je crois que cette lettre se termine ici... Et s'il y a des fautes... j'aurai qu'à dire que c'est « mon cheval qui a rédigé ce courrier »... J'espère avoir le courage et la force de déposer cette lettre avec le sourire.

Vous allez énormément me manquer. Vous avez compté  et vous compterez toujours beaucoup pour moi.

Ce fut une merveilleuse rencontre et je vous en remercie. Maintenant, vous pourrez en profiter et faire de merveilleuses virées en moto... Celle-ci restera certainement la plus longue que vous n'ayez jamais fait...

Au revoir.